Les Gens des baraques

1970 - Aux portes de Paris, Saint-Denis la prestigieuse que l'on visite, ignorant, - pour garder bonne conscience - les quatre bidonvilles tout proches. Homme digne de ce nom, avec discrétion Robert Bozzi tourne son premier film dans les baraques de Franc Moisin où survivent les familles portugaises revenues de leur "rêve français". Sans eau, sans chauffage, les immigrés s'entassent dans ces taudis bâtis de bric et de broc sur un sol boueux, où chacun cherche cependant à recréer son univers. Les plus chanceux travaillent à l'édification des gigantesques cités voisines. Paysage de désolation, enfants, adolescents aux regards tristes, puis la merveilleuse tendresse liant une jeune mère et son nouveau-né. Hanté par cette image, vingt cinq ans plus tard Robert Bozzi recherche parmi ceux restés en France celui qui fut cet enfant, enquête qui le conduira jusqu'au Portugal et en Suisse.

Que sont-ils devenus au fil des ans ces témoins de notre "civilisation" que nous présente cet excellent documentaire ? Filmés à l'improviste par le cinéaste seul, non accompagné de la traditionnelle équipe technique, ces immigrés anonymes nous livrent un témoignage poignant, éclairé par le sourire et les chants d'un peuple courageux.