Versailles Revival : 1867-1937

L’exposition « Versailles Revival » met en lumière la redécouverte du château après la Révolution, et son importance dans les arts, comme sujet aussi bien que comme source d’inspiration.

La lumière du Roi-Soleil

Le silence après Louis XIV serait-il encore du Louis XIV ? Au début du XIXe siècle, plus d’un siècle après la disparition du Roi-Soleil, les Français se prennent de passion pour son château, incontestablement l’un des plus beaux héritages laissés au royaume. C’est le temps de la seconde naissance du château de Versailles, racontée par l’exposition « Versailles Revival », à travers près de 300 pièces, dont certaines issues de collections privées, exposées dans les salles d’Afrique et de Crimée.

Imaginé par Louis XIV pour rayonner sur le monde, Versailles était pourtant tombé en désuétude avec la Révolution. Il aura son retour en grâce notamment du fait du travail du directeur Pierre de Nolhac, qui lancera des travaux et des restaurations afin de lui rendre son lustre d’antan. Un succès immédiat puisqu’en 1937, le monument accueille déjà près d’un million de visiteurs. La popularité de Versailles ne fera qu’augmenter, au point d’être visité, en 2018, par plus de de 8 millions de visiteurs.

Un centre des arts au centre des œuvres

Est-ce l’influence de l’impératrice Eugénie, admiratrice déclarée de Marie-Antoinette ? Sous le Second Empire, Versailles redevient le lieu où il faut se montrer. Ainsi Proust, qui parle du château comme d’un « grand nom rouillé et doux, royal cimetière de feuillages», vient quand même y diner avec le tout Paris. Sous la République, le château obtiendra presque un rôle officiel, pour la tenue des assemblées ou la réception des grands d’Europe. En 1896, Sarah Bernhardt jouera pour le tsar Nicolas II, rappelant le faste de la cour du roi.

La popularité du château dépasse largement ses murs et les frontières de la France en devenant le sujet de musiques, de peintures, et même de photos, comme celles de la statue équestre du roi par Man Ray. Le paquebot France, autre emblème du prestige de la France, se targue du surnom de « Versailles des mers », et le château de Louis II de Bavière se veut directement inspiré par Versailles, la définition même, dans l’imaginaire collectif, du château à la française.