Jean Paul Ruiz, Thierry Dalat, Claire Espanel

Inspiré de l’œuvre d’Hercule Seghers, Jean Paul Ruiz crée ses gravures à partir de ses propres photographies du paysage. Il les transcrit d’abord sous forme de dessin à la mine de plomb pour élaborer une matrice qui sert de base à la gravure de la plaque de linoleum. Aux mille détails, entre obscurité et lumière, les gravures de Jean Paul Ruiz symbolisent l’anthropocène, la trace des êtres humains sur la planète.

A base d’huile, d’acrylique, de colle et de fusain, et dans une palette aux couleurs plutôt froides, Thierry Dalat propose une peinture à l’aspect minéral, qu’il gratte, ponce et altère. Que ce soit dans ses paysages ou dans ses portraits, cette patine crée un sentiment d’intemporalité qui vient souligner les éléments manquants, pour dire l’absence.

Claire Espanel dessine à la pierre noire, qu’elle estompe et sculpte avec gomme et chiffon. Son univers en noir et blanc est fait de brumes, d’ombres et de formes spectrales. L’artiste concentre ainsi son attention sur l’intensité des traits qui se délitent et se croisent, en juxtaposant les strates de dessins pour créer des paysages à la fois mystiques et mélancoliques, parfois peuplés d’êtres étranges.