Trois femmes libres, un homme et la photographie

« En l’an 2000, Miss. Tic, en parallèle avec les œuvres de « Muses et Hommes »sur les murs du XXᵉ arrondissement de Paris, montre les photographies grandeur nature de ses fresques à l’Espace Paul Ricard. À quoi donc pensaient les modèles de ces grands maîtres ? Miss. Tic les fait parler avec ses mots.

Keren photographie tout ce qui lui parle : corps et feuilles, grues et libellules. Elle ne donne pas une simple représentation du réel, mais recompose l’être au monde dans la limite des corps. L’image, réduite jusqu’à la frontière du visible, fait de ses photographies des tableaux abstraits où prédomine le bleu.

Grand voyageur, L’Atlas commence la série des toiles errantes en 2001. Il choisit une toile qu’il emmène avec lui et qu’il photographie dans des lieux de la ville où les gens vivent au quotidien. Parfois, il pose à côté de la toile, mais le plus souvent le tableau est juste là : sur une vitrine, un passage piéton, devant une chapelle, sur un monument… Ce sont ces photographies que nous vous invitons à découvrir ; les toiles sont exposées en ce moment au musée du Touquet.

Pétra Werlé a trouvé un nouveau cadre pour ses personnages en mie de pain : de vieilles photographies qu’elle glane sur les marchés. Malicieux, amoureux, timides et joyeux, ils donnent une nouvelle vie aux protagonistes mangés par le temps, qu’ils ressuscitent grâce à la joie de vivre que leur insuffle cette grande dame dans l’amour du vivant.

Sur les murs, sur l’image figée, sur les contours des corps, sur l’âme des villes, ils dessinent la liberté. »

Lélia MORDOCH