Vandal Gothic : Codex Urbanus

C'est au XVIe siècle que le premier historien de l'art, Giorgio Vasari, allait décider de renommer ce mouvement artistique médiéval qui pendant des siècles s'était appelé Art français (Francigenum opus). Plein de dédain pour ce mouvement qui précède le sien — la Renaissance —, Vasari choisit de le qualifier de gothique, un terme péjoratif faisant référence aux Goths, une tribu germanique responsable du déclin de l'empire romain, pour montrer l'aspect barbare, primaire et méprisable de cet art, qui pourtant avait infusé toute l'Europe, de l'architecture au lettrage.

Quelques siècles plus tard, c'est un autre mouvement qui se voit affublé d'un nom inspiré d'une tribu barbare : alors que des femmes et des hommes s'emparent sans autorisation des murs des villes pour y laisser des fresques et des œuvres d'art, ils héritent du terme vandale, d'après une autre tribu germanique à la réputation tout aussi barbare, primaire et méprisable que les goths. Pourtant, ce mouvement majeur de notre époque a infusé le monde entier, offrant certains des plus grands noms de l'art contemporain - Keith Haring, Basquiat, Invader, Banksy…

Le temps d'une exposition, Codex Urbanus, artiste issu de cet art urbain sauvage, propose de faire enfin se rencontrer ces deux arts. Navigant entre le symbolique et le fantastique, les lettres des enluminures et du Graffiti et l'aspect irrévérencieux voire irrespectueux de ces barbares artistiques, il organise un dialogue décalé où il pille sans vergogne des gravures anciennes comme d'autres ont mis Rome à sac, tout en posant les bases d'une expérience visuelle libre, sauvage et transgressive.

L'exposition Vandal Gothic : Codex Urbanus est référencée dans notre rubrique Galeries.