20 ans

Avec son exposition 20 ans, le musée du Quai Branly - Jacques Chirac revient sur l’histoire de ses acquisitions, œuvres héritées d’anciens musées ou importées des quatre coins du monde.

Histoire de l’art

Il est loin le temps où l’empereur Napoléon faisait son marché sur les champs de bataille d’Égypte ou d’Italie ! Oublié également, le pillage de l’Acropole et de la célèbre frise du Parthénon par Thomas Bruce, 7e comte d’Elgin, ramenée à Londres et dont le retour est réclamé, depuis près de deux siècles, par la Grèce. Fin 2018, Emmanuel Macron décide de restituer au Bénin 26 œuvres considérées comme des prises de guerre. Le début d’une campagne d’échanges longuement attendue et qui met en valeur les difficultés connues par tous les directeurs de musée pour acquérir ou récupérer des œuvres.

Historiques, politiques, artistiques, les raisons qui poussent tel ou tel lieu à se faire acquéreur d’une œuvre sont nombreuses. Le public, en général invité à admirer le résultat des négociations, est cette fois autorisé à passer derrière le rideau pour découvrir l’envers du décor et le travail des conservateurs ; ceux, en l’occurrence, ayant œuvré pour le tout jeune musée des Arts premiers.

Des recoins isolés aux vitrines des musées

Ouvert en 1998, le musée du quai d’Orsay - Jacques Chirac a, dans un premier temps, constitué son fonds en récupérant les œuvres de l’ancien musée de l’Homme et du Musée national des arts d’Afrique et d’Océanie. Depuis, en une vingtaine d’années, 78 000 pièces historiques et contemporaines ont rejoint les collections du musée. L’objectif des conservateurs : faire découvrir des arts traditionnels et des cultures venues d’Afrique, d’Océanie, d’Asie ou des Amériques, parfois en voie de disparition.

L’exposition s’articule autour de 500 œuvres sélectionnées pour leur valeur symbolique, leur importance au sein des collections ou l’histoire particulière de leur acquisition. Une longue quête qui permet aujourd’hui de voir, en un même lieu, une étonnante figure à crochets d’Océanie, un tirage photographique de Mohammed Ali, une étoffe d’écorce de mûrier à papier, ou une étonnante statuette représentant un chef chamane, entièrement recouverte d’or… Un artefact devant lequel Indiana Jones se serait sans doute exclamé : « Sa place est dans un musée ! » Oui, mais lequel ? Là est la question.