La Force du dessin

Le Petit Palais présente l’une des collections de dessins les plus vastes au monde avec l’exposition « La Force du dessin, Chefs d’œuvre de la collection Prat », soit près de 200 lavis, fusains et autres crayonnés présentés pour la première fois au grand public.

Trois siècles de dessins

En une trentaine d’années, les collectionneurs Louis-Antoine et Véronique Prat ont rassemblé des dessins jamais vus auparavant. Une première exposition leur fut dédiée au Louvre, en 1995. Plus tard chargé de mission au département des arts graphiques du musée, Louis Antoine Prat finit par lui léguer une large partie de ses trésors. Encore enrichi par la suite, ce catalogue d’art dévoile aujourd’hui des feuilles allant du XVIIe au début du XXe siècle, signé d’artistes français comme Poussin, Delacroix, Cézanne, Toulouse-Lautrec…

Considérés par certains comme de simples esquisses préparatoires, les croquis recueillis par les Prat sont, plus qu’un préambule aux grandes toiles, de véritables œuvres. Contemplez ainsi les prémices de La Douleur d’Andromaque de Jacques-Louis David, Le Songe d’Ossian d’Ingres ou encore des croquis des décorations du château de Versailles par Le Brun, Coypel ou La Fosse.

Quand le dessin naît du dessein originel de l’artiste

Au cours du XVIIe siècle, le dessin n’est plus un support artistique préliminaire, mais devient un art à part entière, avec ses complexités, ses styles et ses philosophies. Le parcours chronologique bien tracé permet de découvrir un art français, ses racines européennes (principalement l’Italie), et son influence sur la production artistique dans les siècles suivants. Car si le temps a apporté de nouvelles techniques, l’approche reste inchangée. Comme le disait Baudelaire, esquissant une définition du dessin : « C’est une lutte entre la nature et l’artiste. Il ne s’agit pas pour lui de copier, mais d’interpréter ».