La Chine est encore loin

Le 1er novembre 1954, une attaque meurtrière marque le début de la guerre d’indépendance de l’Algérie. Les premières victimes civiles sont un couple d’instituteurs français et un caïd algérien. Nous nous trouvons près de Ghassira, un petit village chaoui, et la région ne tardera pas à être connue comme le « berceau de la révolution ». 50 ans plus tard, le réalisateur nous confronte à l’évolution des croyances et des mentalités : entre les souvenirs des témoins de l’époque et les aspirations des plus jeunes, les écarts s'avèrent nombreux. À travers les témoignages des habitants de ce lieu historique, c’est l’Algérie contemporaine qui nous est ainsi présentée.

Inspiré d’une phrase de Mohamed, le titre du long métrage nous invite à réfléchir sur l’importance de l’éducation. Parmi les hadiths du prophète figure en effet cette devise : « Recherchez le savoir, jusqu’en Chine s’il le faut ». Or, il ne s’agit pas d’un simple clin d’œil à la domination chinoise sur le continent africain. Entre les réminiscences de l’école républicaine et l’enseignement coranique, c’est un système hybride de « transmission des connaissances » qui voit le jour. Avec son nouveau documentaire, Malek Bensmail se demande si une « émancipation intellectuelle » est possible, tout en interrogeant les fondements de l’identité postcoloniale.