Skunk Anansie

Le groupe punk-rock souffle ses 25 bougies là où il est le meilleur : sur scène. Le quatuor londonien part en tournée et passe par le Boulevard de Rochechouart à deux pas de Pigalle, à La Cigale, porté par la voix toujours aussi puissante de la chanteuse Skin.

Rétrospective d’un groupe indiscipliné

Né dans la mouvance subversive du hard-rock et du punk dénonciateur des années 90, le phénomène Skunk Anansie a su conserver sa rage initiale. De la mélancolie d’Hedonism à la démence lyrique de Selling Jesus, le spectre musical parcouru par la chanteuse Deborah Dyer (Skin), le bassiste Richard Lewis (Cass), le guitariste Martin Kent (Ace) et le batteur Mark Richardson, ne répond à aucun des codes initiés par leurs pairs. Leur tournée risque de surprendre et peut-être de réveiller certains esprits un peu trop conformistes du public parisien.

Dès leur première représentation en 1994 au Water Rats de Londres, le groupe crée l’émoi avec un style bien moins policé que la gentille Britpop incarnée par les rebelles, surtout capillaires, de Blur, Simply Red ou Oasis. Les textes de Skunk Anansie se démarquent par leur impertinence sur des sujets comme la sexualité, la politique ou le racisme, avec par exemple le provocant Little Baby Swastikkka, en référence à la croix gammée nazie.

Plus vieux mais toujours aussi nerveux

En 2001, le groupe se sépare en bons termes et chacun se lance dans des carrières solo : Skin signe deux albums et réussit une reconversion aux platines ; Cass monte le groupe éphémère Scars avec l’aide du célèbre producteur Gary Moore ; Ace monte son école de guitare, tandis que Mark Richardson continue de jouer des baguettes pour différentes productions.

Skunk Anansie se retrouve une première fois en 2010 pour enregistrer Wonderlustre, puis une seconde en 2016 pour Anarchytecture. Sur scène, les membres de Skunk Anansie reprennent les titres les plus marquants de leur discographie, issus de leur premier album, Paranoid and Sunburnt, ou du corrosif Stoosh, avec le cinglant Yes, It’s Fucking Political.

En juillet, la Cigale servira de décor à la folie vocale de la chanteuse, connue pour son look excentrique (regard de bad boy, veste à paillettes et plumes de vautour), et aux riffs d’Ace, surprenants par leur violence ou, à l’inverse, leur indolence. Discours politique, sonorités frénétiques : 25 ans après leur naissance, les membres de Skunk Anansie sont toujours énervés. Punk is not Dead !