Aux frontières de l'humain

L’homme, un animal comme un autre ?

Inauguré en 1938 mais rénové en 2015, le Musée de l'Homme au Trocadéro a pour vocation d’interroger à travers ses collections de Préhistoire et d’anthropologie sur l’évolution de l’Homme et des sociétés. C’est exactement la question posée par l'exposition Aux frontières de l'humain, un événement aussi philosophique qu’artistique, qui explore les limites de l’humanité, de manière ludique et profonde.

Un questionnement essentiel

Être qui définit lui-même sa nature, l’Homme ne cesse de s’interroger sur son identité. Qu’est-ce qui fait de lui un animal différent ? Le langage ? L’utilisation des outils? L’anatomie ? La taille de son cerveau ? Accueillis par une installation spectaculaire (un superbe moulage en porcelaine d’homme éclaté en centaines de petits fragments réalisé par le sculpteur Samuel Yal), on est d’emblée confronté à notre complexe ego. « Qui suis-je ? », se demande le visiteur alors qu’il poursuit son parcours devant de drôles de silhouettes en bleu de travail surmontés de têtes d’animaux et ornés de billets imaginés par l’artiste Marcus Coates. Un simple animal ? Comme eux, nous sommes vivants, sensibles, avec du collagène dans la peau. Nous ressentons de la douleur, du plaisir, savons résoudre des problèmes complexes, avons conscience de nous-mêmes... Les fourmis aussi bâtissent des villes. Les éléphants aussi sont doués en peinture figurative. Certains poissons créent aussi de véritables œuvres d’art dans le sable.

Ecce Homo

Plus on s’enfonce dans l’exposition, plus fines semblent nos limites avec le monde et avec nous-mêmes. À force de nous dépasser physiquement et technologiquement, notre avenir en tant qu’espèce semble incertain. Intelligence artificielle, robotique, exosquelettes, prothèses, implants, modification de l’ADN, immortalité… Allons-nous muter en cyborg ? À travers des dessins d’Enki Bilal, des exemples de body art, des extraits de films de science-fiction, on est mis face à notre futur. Révélateur et passionnant.