Something Must Break

« Je ne suis pas d’ici », confie Sebastian, garçon à la beauté androgyne troublante, magasinier dans une grande surface, vivant en colocation avec son amie Lea et rêvant de devenir Ellie, « la sœur en lui ». Sa sensibilité, sa sensualité à fleur de peau et ses difficultés à aller au bout de son désir le rendent mélancolique et en recherche constante d’amour. Aussi, la nuit venue, fréquente-t-il les milieux interlopes, branchés ou gays de Stockholm, jouant de son ambiguïté physique pour séduire au risque de subir violences et humiliations. Un soir, sur le point de se faire tabasser, il est sauvé in extremis par Andreas dont il tombe aussitôt amoureux. La nuit les rapproche. Mais Andreas, qui n’est pas homosexuel, hésite, accepte, refuse tour à tour le sentiment qu’il éprouve pour Sebastian. Dès lors, entre balades diurnes dans la nature et virées nocturnes dans la ville, la vie sentimentale de Sebastian va bringuebaler de rencontres insatisfaisantes en désir frustré pour Andreas, tandis que va mûrir sa décision de devenir ou non Ellie…

Tiré d’un roman, ce troisième film d’Ester Marton Bergsmark, réalisateur engagé dans l’exploration des zones d’ombre de l’intériorité, tisse, entre images quasi oniriques et passages à la sexualité très charnelle, une histoire d’amour abordant de front les complexités de la vie « transgenre »…