White Shadow

Alias vit avec ses parents à Morogo, petit village de Tanzanie. Albinos comme lui, son père est nuitamment massacré par des voisins avides de revendre ses organes au « médecin sorcier » Anulla Mzego pour 200 à 2000 dollars. Affolée, sa mère envoie son fils à l’abri, en ville, chez son oncle Kosmos. En échange, Alias se retrouve à vendre pour lui des lunettes de soleil, des CD, peluches, morceaux d’ordinateurs récupérés dans les décharges… Il n’en continue pas moins d’être ostracisé pour sa couleur de peau. Par chance, il trouve un peu d’apaisement auprès d’une famille hébergeant d’autres albinos ainsi qu’avec sa cousine Antoinette. Mais ce rapprochement n’est pas du goût de Kosmos qui, par ailleurs, doit faire face aux menaces d’un créancier auquel il ne peut rembourser l’argent qu’il a emprunté pour s’acheter un camion…

En 2008, 200 albinos furent assassinés et des centaines d’autres blessés, victimes des trafics d’organes et des superstitions. C’est cet aspect effrayant d’un pays par ailleurs moderne que dépeint ce premier film de Noaz Desh. Outre sa musique entêtante, quelques passages superbes par leur poésie façon Terence Malick illuminent fugacement cette effrayante plongée dans les mœurs. Lion du futur et Prix Luiggi de Laurentiis du meilleur film (Venise - 2013).