Le Papier ne peut pas envelopper la braise

Réalisateur de film documentaires et de fiction sur le Cambodge, Rithy Panh évoque, dans Le Papier ne peut pas envelopper la braise, la condition désastreuse des quelque 30 000 femmes réduites à la prostitution dans ce pays. Cinq jeunes femmes, âgées de 19 à 23 ans, partagent ainsi un appartement de deux pièces dans un building du centre de Phnom Penh. Culpabilisées par leurs parents auxquels elles se sont sacrifiées, humiliées par les souteneurs et leurs propres clients, ces femmes ont perdu toute estime d’elles-mêmes. La violence, la maladie, l’avortement les plongent dans un cycle infernal dont elles ne savent comment sortir. Salariées à raison de 80 dollars par mois, elles ne perçoivent souvent qu’une partie de cette somme, couvertes de dettes ou victimes de sanctions. A travers elles, le film étudie l’état de la société au Cambodge, brisé par des années de guerre, le règne de l’impunité, la course à l’argent, un fossé entre pauvres et nantis.