Le Temps de l'amour

Dans un cimetière surplombant le Bosphore, un vieil oiseleur écoute le chant des oiseaux en épiant un couple d'amoureux. Il s'empresse d'avertir l'époux de Gazale de son infortune. Partant de cette trame, trois versions successives nous sont données : dans la première et la dernière, le mari, l'homme brun, chauffeur de taxi, a pour rival l'homme blond, cireur de chaussures, ce dernier tenant le rôle de l'époux et non plus de l'amant dans la deuxième. Les deux hommes s'affrontent et, dans les deux premiers récits, le survivant est condamné à mort cependant que Gazale tente de se suicider. Dans le troisième récit, après une traque impitoyable, les rivaux s'épargnent et se sacrifient pour le bonheur de la jeune femme. En vain, car il n'en est pas des hommes comme des oiseaux que le vieillard libère, triste oiseleur dont on découvre enfin les motivations.

Ce film du réalisateur iranien de Le Camelot (1980), Le Cycliste (1988), Salem Cinema (1994) connut bien des vicissitudes. La censure contraignit le cinéaste à tourner Le Temps de l'Amour à Istanbul, en turc, avec des acteurs turcs. Présenté toutefois au Festival de Téhéran en 1990, il essuya une critique sévère et, sélectionné au Festival de Cannes 1991, ne put y être présenté, la copie restant bloquée en Iran. L'année 1995 permit enfin au film d'y figurer, dans la Section "Un Certain Regard".