[expo] John Singer Sargent au musée d'Orsay : Splendeur d'un jeune peintre à Paris
Le musée d'Orsay éclaire en près de 100 œuvres les brillantes années parisiennes du peintre américain John Singer Sargent, qui l'ont propulsé au sommet du monde de l'art de la fin du XIXe siècle.
Sa peau diaphane est recouverte d’une robe noire au décolleté plongeant et dont une bretelle glisse légèrement ; sa tête tournée sur le côté dévoile un profil au maquillage prononcé que d’aucuns jugeront hautain. Portrait de la mondaine Virginie Gautreau, ce tableau fit scandale dans le Paris de la Belle Époque lors de sa présentation au Salon en 1884. Son auteur, John Singer Sargent y connaît alors le sommet de sa carrière autant que la fin d’une période dorée d’initiation. C’est sur cette jeunesse parisienne du peintre américain que revient le musée d’Orsay dans une exposition coorganisée avec le Metropolitan Museum de New York. Méconnu en France, il s’y voit enfin honoré, un siècle après sa disparition.
Un apprentissage auprès des maîtres
Né en Italie de parents ayant quitté les États-Unis pour parcourir l’Europe, John Singer Sargent débarque à Paris en 1874 à l’âge de 18 ans. Pour évoquer son apprentissage décisif au sein de l’atelier du peintre Carolus-Duran, l’exposition dévoile trois portraits de jeune homme à la touche gracieuse, tandis que d’autres toiles de cette période révèlent l’influence de Vélasquez ou de Frans Hals.
Portraitiste du Tout-Paris
Si Paris reste le port d’attache du jeune Américain, celui-ci multiplie les voyages, rapportant de Bretagne, de Venise, d’Espagne ou du Maroc, des sujets de scènes quotidiennes lui permettant de déployer tout son talent de metteur en scène, ordonnant avec brio la lumière comme les couleurs.
Mais ce sont ses portraits du Tout-Paris qui font de lui un peintre très demandé. En témoigne la grande salle rassemblant des tableaux aussi sublimes qu’étranges d’enfants, une flamboyante représentation du docteur Pozzi en robe de chambre écarlate, les visages d’amis et d’artistes tels que Rodin ou Judith Gautier, mais aussi le fameux portrait de Virginie Gautreau, dite « Madame X ».
Contraint de quitter Paris après le tollé provoqué par cette toile, Sargent rejoint Londres tout en voyant finalement, en 1892, l’État français acheter un autre de ses portraits de femme, La Carmencita. Alors que celle-ci se présente comme point final de l’exposition, elle marque l’aboutissement des fructueux liens entre l’Américain et la Ville lumière, rappelant comment le peintre a su tant la faire étinceler.
Exposition John Singer Sargent, Éblouir Paris, à découvrir au Musée d'Orsay jusqu'au 11 janvier 2026
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