[expo] Orson Welles à la Cinémathèque : Derrière la légende
Avec « My Name is Orson Welles », la Cinémathèque française revient dans une exposition sur l’œuvre immense du réalisateur de Citizen Kane pour explorer la construction d’un mythe et ses grandes obsessions.
Géant du cinéma, aux débuts fulgurants puis à la suite de carrière émaillée d’échecs, de conflits avec ses producteurs et de films inachevés, Orson Welles méritait bien une grande exposition à la Cinémathèque française. S’ouvrant avec la photographie figurant à la une du magazine Time en 1938, où Welles apparaît grimé en vieillard alors qu’il n’a que 23 ans, le parcours tente de démêler les mille et un visages du comédien, homme de radio, réalisateur et artiste qui a lui-même tant façonné sa propre légende.
Les coulisses de Citizen Kane
C’est d’ailleurs par son coup d’éclat fondateur que le jeune prodige du théâtre se présente. Donnant à entendre sa célèbre adaptation de La Guerre des mondes pour la radio en 1938, l’exposition revient sur la panique et le scandale provoqués par celle-ci. Trouvant là le moyen de faire son entrée dans le monde du cinéma, Welles s’attelle alors à son premier long-métrage, Citizen Kane. Différentes versions du scénario, maquettes de décors, story-boards et photographies reviennent sur la genèse de ce film qui a tant bouleversé le 7e art. Le parcours convoque également les motifs marquants de son œuvre, telle l’incursion de la neige dans Citizen Kane ou en reconstituant le jeu de miroirs aux inspirations expressionnistes du final de La Dame de Shanghai.
Un artiste aux multiples talents
Riche de nombreux extraits de films, de véritables leçons de cinéma se déploient pour révéler les prouesses du plan-séquence ou encore la manière d’utiliser le montage rapide et la fable au service de sa narration. Ses divers talents sont ainsi démontrés, à l’image d’une petite sculpture du roi Lear ou de dessins réalisés sur le fond des boîtes de ses fameux cigares. Artiste total, Welles se nourrit de littérature et reste profondément attaché à Shakespeare en le portant à l’écran par trois fois, de Macbeth à Falstaff, ce dont témoignent différents documents préparatoires.
Personnalité populaire à la fin de sa carrière, amusant la galerie lors de ses apparitions à la télévision et ses publicités pour des produits de toutes sortes, il infuse aussi la pop culture, comme le montrent autant un extrait des Simpson, un comics de Superman qu’une planche de Gotlib. Quarante ans après sa mort, la légende Welles ne cesse de s’écrire.
Exposition My Name is Orson Welles, à découvrir à la Cinémathèque française jusqu'au 11 janvier 2026
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