Atlas

« Je n’ai pas le droit de me tromper sur les hommes », « Faire le sacrifice de soi, de son caractère… disparaître », « Je ne veux pas de ce plaisir, pas de l’amour » sont quelques uns des témoignage glanés trois années durant auprès de prostituées et de droguées par Antoine d’Agata aux quatre points du globe. Peu à peu s’est ainsi imposée à lui l’idée de les associer analogiquement à sa propre expérience de photographe itinérant, volontairement coupé de ses racines. Sur des voix off et des images composées comme autant de photographies somptueuses, pénétrantes et sidérantes par le choix des couleurs, des cadrages, des mises en scène exposant la chair en reine déchue et martyrisée au nom du plaisir… il a tissé un lien analogique et totalement fantasmatique entre son ressenti d’homme à l’identité éclatée au fil de ses voyages et ces femmes abandonnées aux lois mortifères du sexe agrémenté d’Ice, de speed, de crack, de yama… Ironie finale, cette balade hallucinée en enfer polychromé s’achève sur un ultime flash immaculé car « si le paradis existe, il doit être blanc et pulvérisé ».

Avec ce premier long-métrage éminemment travaillé, Antoine d’Agata met son expérience de photographe et d’itinérant au service d’un ovni cinématographique aussi hypnotique et original que profondément nihiliste, issu de germain du best-seller littéraire de Charles Duchaussoy Flash (1971).