Haewon et les hommes

Haewon passe un peu de temps avec sa mère avant que celle-ci prenne l'avion pour le Canada où elle va s'installer définitivement. Attristée par cette séparation, l'étudiante à la recherche d'un peu de réconfort appelle son ancien amant et professeur. Seongjun est un homme marié, père d'un bébé. Tous deux sont émus de se revoir et semblent toujours amoureux l'un de l'autre. Surpris dans la rue par des étudiants qu'ils connaissent, ils décident de les rejoindre dans un bar pour dissiper les soupçons sur leur relation, mais c'est tout l'inverse qui se produit. Peu après, Haewon et Seongjun se retrouvent à la forteresse de Namhan, au sud de Séoul, où ils se jurent un amour éternel en écoutant une version surprenante de la 7e symphonie de Beethoven.

Toujours aussi productif et inspiré, Hong Sang-soo dresse ici le portrait d'une jeune fille (la lumineuse Eun-Chae Jeong) qui se sent un peu orpheline depuis le départ de sa mère et cherche des repères dans sa vie sentimentale. Marqué par une topographie très précise, Haewon et les hommes épouse une forme labyrinthique et obsessionnelle pour rejouer sur un mode ironique des thèmes chers au cinéaste sud-coréen : les amours impossibles, le poids écrasant des figures d'autorité, l'égocentrisme et l'humiliation.