Ini avan celui qui revient

Ancien combattant et recruteur des Tigres Tamouls, “Lui” revient dans son village du nord du Sri-Lanka après deux ans passés dans un camp de réhabilitation. L’accueil est glacial. On lui reproche d’être resté en vie quand tous ont perdu un ou plusieurs enfants. Ayant crânement réintégré la maison familiale auprès de sa mère, il y installe son premier amour, mariée entre-temps mais aujourd’hui veuve et mère d’un enfant. Alors qu’il cherche un emploi, un prêteur sur gage le trouve plus aguerri que son garde, vire ce dernier et l’embauche. Privée de revenus familiaux, la femme du vigile évincé se met à le suivre partout, telle la mauvaise conscience. C’est alors que son boss entraîne “Lui” dans un mystérieux trafic. Entre cette activité douteuse, l’hostilité des villageois et la présence obstinée de “La Femme du Garde”, la peur s’empare de “Lui”. Il récupère une mitraillette qu’il avait enterrée dans son jardin…

Pour son septième film aux images soignées et au dialogue rare mais lourd de sens jusque dans les silences, Asoka Handagama évoque, à travers son héros, le traumatisme toujours présent de cette guerre civile achevée en mai 2009 qui, 30 ans durant, opposa gouvernement sri lankais et Tigres Tamouls de la LTTE, faisant plus de 100 000 morts.