La Fille la plus heureuse du monde

Délia a 18 ans et vient de remporter le prix d’un concours lancé par une marque de jus d’orange : une belle voiture neuve. Pour en devenir propriétaire, elle doit se rendre en ville et tourner une publicité vantant les mérites du produit. Toute la famille se met en route pour assister à l’événement mais rien ne va se passer comme prévu. D’abord, il y a cette chaleur atroce qui pèse sur les esprits et les échauffe au fur et à mesure que s’étire la durée du tournage. Ensuite, Délia n’a aucun talent d’actrice, ce qui transforme sa prestation fugace en torture, et attire les foudres du client exigeant. Enfin, ses parents insistent pour lui faire signer une décharge afin de pouvoir vendre sur le champ la voiture alors que Délia veut pouvoir partir au bord de la mer avec ses copines… La jeune fille s'enfonce dans un véritable cauchemar, tandis qu’elle doit répéter pour la publicité qu’elle est « la fille la plus heureuse du monde ».

Avec ce premier long métrage, Radu Jude s’intéresse à l’absurdité des relations humaines à l’ère du règne de la consommation. Pour lui, « l’obsession de consommer […] est enracinée dans notre façon de vivre, notre stupidité de base, dans nos peurs, dans notre cupidité ». Il cherche à mettre en lumière ces petits détails de nos comportements qui forment petit à petit la comédie ridicule de la vie. Le tournage d’une publicité devient la métaphore d’une société simplement stupide.