La Playa D. C.

Riche d'une histoire tout aussi singulière que violente, la côte pacifique colombienne a souvent payé les pots cassés d'un pays en proie à toutes sortes de conflits. Tomás, un jeune afro-colombien, est à la fois le fruit et la semence de l'impétuosité régissant la vie politique du pays : après s'être enfui de son Pacifique natal, il erre dans les rues du quartier de La Playa, à Bogotá. Face à l'hostilité d'une capitale qui ne semble pas prête à ouvrir ses portes aux nouveaux venus, Tomás préfère suivre sa passion et s'adonne à l'art de la coiffure afro avec un intérêt croissant. Contre toute attente, ces traditions qui remontent aux esclaves lui permettront de trouver sa voie...

Bien que la presse internationale soit à ce jour amenée à évoquer les déboires de l'ancien président Álvaro Uribe, ce pays – dont on n'aura jamais assez salué la diversité – recèle une culture tout aussi riche en nuances qu'en injustices. Les Afro-colombiens, on l'aura compris, ont essuyé les coups bas d'une formation historique et politique qui n'en a pas fini de diviser pour mieux régner. En mettant à l'honneur le destin de cette frange majeure de la population, Juan Andrés Arango Garcia nous livre dans La Playa D.C. un message d'espoir dont la vivacité ne va pas sans rappeler les origines du protagoniste : rythmé comme les nombreux genres musicaux qui traversent le Pacifique colombien, lumineux comme les journées regorgeant de soleil qui s'y multiplient.