Le Chaos

Flic corrompu jusqu’à la moelle, Hatem sème la terreur dans le quartier du Caire où il est en fonction : tous les habitants doivent se plier à ses quatre volontés s’ils ne veulent pas finir derrière les barreaux ou une balle dans la tête. Seule la jeune voisine de ce petit tyran moustachu parvient à lui tenir tête, l’envoyant promener à chaque fois que celui-ci, amoureux d’elle, lui fait des avances. Sans doute la passion – encore non partagée – que Nour voue au fils de la directrice du lycée où elle enseigne y est pour quelque chose dans l’assurance du rejet qu’elle affiche face au ripou libidineux. Tout bascule quand le fils et jeune homme aimé, incorruptible substitut du procureur, succombe enfin au charme de Nour : fou de jalousie, Hatem manigance une vengeance machiavélique.

Dernier film du grand cinéaste égyptien Youssef Chahine, Le Chaos se laisse emporter par les tourbillons d’un mouvement urbain populaire passionné, sanglant et échevelé. On est proche de la comédie musicale, chère à Chahine, mais celle-ci est avalée par un mouvement plus fort, celui d’une réalité outrée et d’une foule en colère qui déborde de rage face à la corruption.