Le Genou d'Ahed

Y, un cinéaste visiblement fauché et très atteint par le cancer de sa mère, accepte de projeter son plus célèbre film dans une petite ville de 3 000 habitants en plein désert. Le petit avion de ligne qui amène Y dans le désert d'Arava transporte dans le même temps des soldats censés défendre les territoires occupés. Sur place, Yahalom, chargée de s'occuper de lui à l'occasion de cet événement, le provoque involontairement en lui tendant un document qu'il doit signer. Elle a été nommée directrice adjointe des bibliothèques au ministère de la Culture. Un poste qui l'oblige à exécuter des ordres contraires à ses convictions.

L'origine du scénario vient d'une histoire vécue par le réalisateur. Nadav Lapid a diffusé l'un de ses films dans un village reculé d'Israël, à la demande d'une directrice du ministère de la Culture, cependant il aussi a dû signer un document assurant qu'il ne discutera pas de sujets sensibles avec les spectateurs présents. Comme titre de son long-métrage, le réalisateur a choisi Le Genou d'Ahed en référence à Ahed Tamimi, une adolescente palestinienne protestataire ayant passé neuf mois en prison pour avoir giflé un soldat tentant de pénétrer dans sa maison. Héroïne pour certains, terroriste pour d'autres, un député israélien avait appelé à lui tirer dans le genou afin de l'handicaper.