Les Habitants

Hollande, début des 60’s. Entre un bois, lieu des transgressions, une rue façon western et des maisons bouillonnant de frustrations, Thomas s’identifie à Lumumba (leader indépendantiste congolais) tandis que son père, boucher, voit sa libido vorace contrariée par sa femme qui préfère prier St-François. Thomas a pour ami le facteur Plagge qui pirate le courrier des habitants au grand dam de Rudolf, un garde-chasse myope si complexé d’être stérile qu’il se refuse à sa femme. Dans cet univers incongru où chacun s’épie, alors que Rudolf cherche à piéger le facteur indélicat et que deux missionnaires débarquent avec une expo africaine… Thomas rencontre Agnès, jeune femme sensuelle surgie de nulle part, surprend son père avec la femme du garde-chasse et voit sa mère entamer une grève de la faim mystique qui finit par attirer des fidèles…

“J’ai voulu faire un film sur l’espèce humaine et les conséquences possibles entre hommes et femmes en cas de panne sexuelle” confie en substance Alex van Warmerdam à l’occasion de la ressortie, pour ses 20 ans, du deuxième, de ses 7 longs métrages. Sur des décors inspirés de Mondrian, Warmerdam décline un film alliant loufoquerie et réalisme, drôlerie et émotion entre Tati (Mon Oncle), Jeunet (Délicatessen) et Bunuel (Les Charmes discrets de la Bourgeoisie).