Lucanamarca

Au début des années 1980, l’organisation maoïste qui répond au nom de « Sentier lumineux » s’engage dans un combat acharné contre l’État péruvien. D’abord soutenu par les communautés paysannes de la région de Huanca Sancos, les guérilleros voient leurs excès et leurs abus mis en question lorsque leur commandant Olegario Curitomay est assassiné à Lucanamarca. De sanglantes représailles ne tardent pas à s’abattre sur ce village de « campesinos » : le 3 avril 1983, une soixantaine de militants perpètrent un massacre dont le bilan s’élève à 69 morts, parmi lesquels il faut signaler pas moins de 18 enfants et 11 femmes.

Les commissions qui tentent de responsabiliser les différents acteurs d’un conflit armé agissent toujours à un moment particulièrement difficile et douloureux. À la fois nécessaire et dangereux, ce genre de procédure suscite d’habitude la méfiance des personnes concernées et réveille toutes sortes de peurs enfouies. En envisageant les conséquences du massacre de Lucanamarca à la lumière des enquêtes de la Commission de la Vérité et de Réconciliation, ouverte en 2001, les réalisateurs Carlos Cardenas et Héctor Gálvez nous montrent encore une fois que le plus dur reste à faire une fois qu’un conflit se termine.