Derniers avis sur le film : Nuits sans sommeil
Avis publié par thérèse le 30 décembre 2018
Ce film est centré sur un ancien milicien libanais responsable de crimes de guerre, Assaad Chaftari, et bénéficiaire comme tous les anciens miliciens de la loi d'amnistie votée en 1990. Les milices armées refusaient de déposer les armes tant que leurs membres n'étaient pas sûrs de demeurer impunis. On n'a jamais pu faire la lumière sur les crimes commis entre 1975 et 1990 ni condamner leurs auteurs, c'est à ce prix que la paix a été rétablie. Le film montre aussi une victime : la mère d'un jeune homme tué vers l'âge de 20 ans. J'ai trouvé le film très complaisant à l'égard du criminel et pour cette raison, scandaleux.
Précision : il m'est complètement égal que le "héros" du film, Assaad Chatari, soit d'un camp ou d'un autre, tous les miliciens, quels qu'ils soient, auraient dû être jugés.
1)Assaad Chaftari prétend se repentir de ses crimes. Or il dit dans le film qu'il avait espéré à la fin de la guerre un poste politique (ministre, député), que ses camarades ne lui ont pas accordé. A la lumière de cet aveu, son repentir apparaît comme un mensonge pur et simple. Quand on a martyrisé son peuple, on doit être jugé, et ça doit s'arrêter là. Comment A. Chaftari a-t-il pu imaginer un seul instant qu'il était qualifié pour gouverner ceux dont il avait détruit la vie ? Or le film ne démonte jamais ce discours mystificateur du "repentir".
2)La seule manière pour un criminel de récupérer son humanité est de se livrer à la justice, de raconter le détail de ses crimes, de donner les noms des personnes qu'il a torturées, tuées ou fait tuer. Or jamais la réalisatrice ne lui demande pourquoi il ne s'est pas livré de lui-même à la justice, pourquoi il ne milite pas en faveur de l'abrogation de la loi d'amnistie qui fait tant de mal au Liban. Jamais elle ne pose de question gênante.
3)La réalisatrice présente A. Chaftari comme un être devenu faible et démuni, en occultant de cette façon le rapport de force réel entre lui et nous. En réalité, A. Chaftari et ses semblables de tous bords tiennent un pistolet sur notre tempe et nous disent : "C'est l'amnistie, ou je te descends". Ainsi nous n'avons pas le choix. Jamais la réalisatrice ne fait remarquer à Chaftari que sa place en principe est un prison, et qu'il est scandaleux qu'il soit libre.
4)Le repentir du criminel est dérisoire quand la justice n'est même pas passée par là. On rend justice d'abord. Ensuite, éventuellement, on demande au crim
1 avis sur Nuits sans sommeil
Avis publié par thérèse le 30 décembre 2018
Ce film est centré sur un ancien milicien libanais responsable de crimes de guerre, Assaad Chaftari, et bénéficiaire comme tous les anciens miliciens de la loi d'amnistie votée en 1990. Les milices armées refusaient de déposer les armes tant que leurs membres n'étaient pas sûrs de demeurer impunis. On n'a jamais pu faire la lumière sur les crimes commis entre 1975 et 1990 ni condamner leurs auteurs, c'est à ce prix que la paix a été rétablie. Le film montre aussi une victime : la mère d'un jeune homme tué vers l'âge de 20 ans. J'ai trouvé le film très complaisant à l'égard du criminel et pour cette raison, scandaleux.
Précision : il m'est complètement égal que le "héros" du film, Assaad Chatari, soit d'un camp ou d'un autre, tous les miliciens, quels qu'ils soient, auraient dû être jugés.
1)Assaad Chaftari prétend se repentir de ses crimes. Or il dit dans le film qu'il avait espéré à la fin de la guerre un poste politique (ministre, député), que ses camarades ne lui ont pas accordé. A la lumière de cet aveu, son repentir apparaît comme un mensonge pur et simple. Quand on a martyrisé son peuple, on doit être jugé, et ça doit s'arrêter là. Comment A. Chaftari a-t-il pu imaginer un seul instant qu'il était qualifié pour gouverner ceux dont il avait détruit la vie ? Or le film ne démonte jamais ce discours mystificateur du "repentir".
2)La seule manière pour un criminel de récupérer son humanité est de se livrer à la justice, de raconter le détail de ses crimes, de donner les noms des personnes qu'il a torturées, tuées ou fait tuer. Or jamais la réalisatrice ne lui demande pourquoi il ne s'est pas livré de lui-même à la justice, pourquoi il ne milite pas en faveur de l'abrogation de la loi d'amnistie qui fait tant de mal au Liban. Jamais elle ne pose de question gênante.
3)La réalisatrice présente A. Chaftari comme un être devenu faible et démuni, en occultant de cette façon le rapport de force réel entre lui et nous. En réalité, A. Chaftari et ses semblables de tous bords tiennent un pistolet sur notre tempe et nous disent : "C'est l'amnistie, ou je te descends". Ainsi nous n'avons pas le choix. Jamais la réalisatrice ne fait remarquer à Chaftari que sa place en principe est un prison, et qu'il est scandaleux qu'il soit libre.
4)Le repentir du criminel est dérisoire quand la justice n'est même pas passée par là. On rend justice d'abord. Ensuite, éventuellement, on demande au crim
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