Oray

Mariés depuis des années, Burcu et Oray n'échappent pas aux querelles traditionnelles qui rythment la vie de tous les couples. Mais à l'issue d'une dispute plus violente qu'à l'accoutumée, Oray craque et prononce trois fois de suite le mot « talâq », ce qui signifie qu'il répudie sa femme d'après la charia, ensemble de lois qui régissent leur communauté. Instantanément pris de remords, Oray hésite sur le chemin à emprunter après ces malheureuses paroles. Il se retrouve pris en étau entre l'amour qu'il porte à son épouse et son inébranlable foi, ne sachant pas lequel de ces deux fardeaux sera le plus lourd à porter quoi qu'il advienne.

Avec Oray, Mehmet Akif Büyükatalay a remporté le Prix du meilleur premier film à la Berlinale de 2019. Son film et ses précédents courts-métrages traitent de la foi musulmane de la troisième génération d'immigrés turcs en Allemagne, ceux qui sont nés et ont grandi de l'autre côté du Rhin : « Oray a besoin d’appartenir à ce groupe de garçons d’origine turque, un milieu relativement fermé au monde extérieur. Cette communauté produit de l’identité et procure à ces hommes une sécurité, mais cela implique un abandon de sa singularité si l’on ne peut pas respecter ses lois internes. Oray parle aussi de la marginalisation comme un des aspects de l’immigration, de la même façon que l’identité est modelée par le fait de faire partie d’une minorité dans une société discriminante », explique le réalisateur.