Tu dors Nicole

Employée au rayon vêtements d’une grande surface, Nicole pense passer des vacances tranquilles avec son amie Véronique dans la maison familiale que ses parents lui ont confiée pour l’été. Elle en rêve d’autant plus qu’elle souffre d’insomnie et que son indolence dissimule mal le chagrin d’avoir été quittée voici peu par son petit ami Tommy pour Maude, une ancienne camarade de classe. Bon augure, sa carte de crédit arrive, promesse de concrétiser le voyage en Islande qu’elle envisage avec Véronique. Mais l’arrivée de son grand frère Rémi venu enregistrer un album de rock avec son bassiste Pat et son batteur J.F., l’acharnement à la séduire de Martin, dont elle fut la baby-sitter, qui se croit un homme du haut de ses 10 ans suite à une mue spectaculaire, le changement d’avis de Véronique concernant leur projet vont peu à peu tout gâcher tout en aidant Nicole à « devenir adulte ».

Pour son troisième film, le québecois Stéphane Lafleur brosse avec humour et tendresse le portrait attachant d’une jeune fille qui, l’espace d’un été, va trouver la paix intérieure au fil de ses désillusions et de ses déboires. Le noir et blanc inspiré du photographe états-unien Robert Adams, la musique à la Fugazi qui se crée au fil du film, les moments d’incongruité jubilatoire parachèvent de donner un ton doux-amer à cette métamorphose libératrice.