Born in the U.S.A.

Cap sur les États-Unis, loin des lumières de New York et Los Angeles pour un concert qui propose d’explorer l’identité de ses contrées plus profondes. Les œuvres des quatre grands compositeurs américains de la première moitié du XX^e siècle mis à l’honneur feront voyager de Redding, dans le Connecticut, à Knoxville, dans le Tennessee, en passant par Charleston en Caroline du Sud. Toutes ont en commun de mêler musique orchestrale, expérimentations et culture populaire pour livrer un récit, teinté de mélancolie, de l’Amérique.

Une traversée musicale des États-Unis

Dans Three Places in New England, Charles Ives rend hommage aux États du Connecticut et du Massachusetts où il vécut, entre rêveries et références aux guerres d’Indépendance et de Sécession dans une forme ambitieuse nourrie d’airs folkloriques. Composé en 1939 originellement pour une pièce de théâtre éponyme, Quiet City d’Aaron Copland traduit, lui, un trouble d’émotions évanescent à travers un majestueux dialogue entre cordes, trompette et cor anglais. De son côté, Samuel Barber convie à un retour nostalgique à une soirée d’été de l’enfance avec le sublime Knoxville: Summer of 1915, où l’orchestre se mêle à la voix d’une soprano sur un poème de l’écrivain natif du Tennessee, James Agee. C’est aussi sous le signe estival que s’achèvera le concert grâce à Porgy and Bess et son fameux Summertime. Le célèbre opéra de George Gershwin créé en 1935, qui mit en scène pour la première fois des Noirs américains afin de raconter la vie dans les ghettos de Caroline du Sud, est devenu un véritable classique de la musique des États-Unis.

Barbara Hannigan raconte l’Amérique

Première artiste invitée de l’Orchestre philharmonique de Radio France cette saison, la Canadienne Barbara Hannigan dirigera la formation musicale pour cette soirée américaine après un concert en octobre dernier autour de l’Autrichien Joseph Haydn. À la fois soprano et cheffe d’orchestre, celle qui a travaillé avec les plus grands du contemporain comme les compositeurs Henri Dutilleux, György Ligeti, Pierre Boulez, Pascal Dusapin et plus récemment John Zorn, montre, une nouvelle fois, avec le programme de cette soirée son esprit aventureux.