Cécile McLorin Salvant à la Philharmonie : ogresse merveilleuse

L’autrice-compositrice virtuose, dont les influences se partagent entre la France et les États-Unis, propose deux dates les 3 et 4 décembre à la Philharmonie de Paris. Elle y présentera son objet musical non identifié, un conte d’ogresse aux accents jazz.
Voix d’or et conte fêlé
Ceux qui connaissent Cécile McLorin Salvant l’apprécient pour sa voix d’or, son appropriation du répertoire jazz, sa virtuosité technique – ses trois Grammy Awards en témoignent, s’il le fallait – et ses influences larges : folk, rock, world music composent le terreau des albums de l’artiste franco-américaine.
Ghost Song, le dernier en date, est sorti en mars dernier ; elle y proposait des compositions originales et des reprises, de Kate Bush notamment et son classique « Wuthering Heights », de Sting, de la figure tutélaire Gregory Porter. Cet album lui vaut une nomination aux Grammy Awards. Mais ce n’est pas pour ses chansons hantées que l’on réserve une place à la Philharmonie de Paris les 3 et 4 décembre : non, c’est pour Ogresse, une pièce musicale de 80 minutes, que Cécile McLorin Salvant a conçue et écrite entièrement seule pendant le confinement.
Promenons-nous dans les voix
Ogresse est à la fois une histoire d’amour et un conte musical centré autour de cette femme à la « peau chocolat », habitante des bois, coiffée d’une couronne d’os et mangeuse d’humains. Deux chansons en français, les autres en anglais, le tout orchestré par Darcy James Argue, compositeur canadien connu notamment pour son travail avec le big band Secret Society. Un rôle sur mesure pour celui qui se charge de diriger la chanteuse accompagnée de neuf musiciens de jazz et d’un quatuor à cordes. Cécile McLorin Salvant est seule vocaliste de l’ensemble, passant d’un personnage à l’autre, d’un thème au suivant avec une fluidité folle.
Cécile McLorin Salvant évoquait il y a quelques temps la volonté de transformer son Ogresse musicale en film d’animation basé sur ses propres dessins ; le projet, désormais mené avec une réalisatrice belge, fait sens puisqu’Ogresse est inspiré d’un tableau du peintre haïtien Gérard Fortuné, représentant une divinité. De la scène à l’iconographie, Cécile McLorin Salvant se réinvente en permanence, et il faut aller voir et écouter Ogresse pour ses valses jazz et ses ballades rythmiques.
→ Concert de Cécile McLorin Salvant à la Philharmonie, les 3 et 4 décembre 2022
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