Annette en plus infiniment à la Fondation Giacometti : D’amour et de glaise

Publié le 23 août 2023 à 08h11| Par La rédaction expositions | Rubrique : Musées, Expositions | Image © Alexander Liberman : Fondation Giacometti

La Fondation Giacometti, nichée au cœur du XIVe arrondissement, propose depuis le 11 juillet dernier et jusqu’au 27 septembre une exposition consacrée à l’œuvre prolifique produite par Alberto Giacometti, inspiré par sa femme Annette. Une déclaration d’amour étalée sur près d’une vingtaine d’années tumultueuses.

Annette en plus infiniment, c’est avant tout l’histoire d’un amour : celui de Giacometti, figure du Montparnasse d’après-guerre, et de sa femme Annette, née en Suisse, expatriée à Paris quand elle y rejoindra l’artiste. L’exposition, parfaitement titrée, est un portrait en mille facettes de celle qui est née Annette Arm : si le terme de muse peut parfois se trouver galvaudé, il faut bien se résoudre à l’utiliser ici pour tenter de mettre le doigt sur ce lien qui unissait Alberto et sa femme. Sous toutes les formes, dans tous les styles – du réalisme à l’abstraction –, sur tous les supports, Giacometti la peint, la photographie, la sculpte, la moule, la dessine, la reporte sur lithographie… Et cette avalanche d'amour, d’inspiration d’un artiste pour sa compagne donne aujourd’hui cette célébration d’Annette au sein de la Fondation Giacometti, qui joue sur deux tableaux : le centenaire de naissance de cette femme-muse, et les vingt ans de la Fondation, créée en 2003.

Annette… et plus si infiniment

Et la Fondation nous fait passer de l’autre côté du miroir : Annette n’est pas figée, au contraire, elle est prolongée, magnifiée, représentée visuellement et émotionnellement. En prenant le parti de se pencher sur les deux personnalités du couple, la Fondation Giacometti met face à face un duo formé en 1943, mordu de liberté, notamment amoureuse, entre disputes et réconciliations ; une interdépendance qui durera jusqu’à la mort d’Alberto en 1966. Annette, elle, vivra jusqu’en 1993, s’occupant notamment de gérer l’héritage artistique de son mari disparu. L’exposition propose un parcours à la fois thématique et chronologique, intégrant pour la première fois l’ensemble des fameux bustes réalisés par Giacometti dans les années 1960. Des archives inédites éclairent la vie intime du couple, leurs amitiés, leurs orages, leurs personnalités complémentaires.