[expo] Les choses au Musée du Louvre : Des choses à raconter !

Henri Rousseau dit Le Douanier Rousseau, La Bougie rose. Washington DC, The Phillips Collection © The Phillips Collection

Publié le 23 novembre 2022 à 08h51| Par Sophie Di Malta | Rubrique : Musées, Expositions | Image Henri Rousseau dit Le Douanier Rousseau, La Bougie rose. Washington DC, The Phillips Collection © The Phillips Collection

Jusqu’au 23 janvier 2023, on peut admirer Les choses au musée du Louvre. L’exposition relate avec brio l’histoire de la nature morte à travers les âges. De tous temps, les peintres ont admiré les objets inanimés, qui racontent bien plus que ce que l’on ne pourrait penser.

On y retrouve 170 œuvres, prêtées par plus de 70 institutions et collections prestigieuses privées, de Van Gogh à Duchamp, en passant par Manet ou Chardin et en remontant même jusqu’à la préhistoire, avec les premières représentations d’objets.

Un dialogue avec les choses

Au fil de quinze séquences thématiques et chronologiques, on traverse tous les médias, qu’ils soient picturaux, sous forme de vidéos, en passant par la photographie, la sculpture ou le cinéma. « Entrer en contact avec les choses, c’est dialoguer avec elles », explique la commissaire de l’exposition et historienne de l’art, Laurence Bertrand Dorléac, qui a mené une exploration impressionnante et quasi exhaustive sur la nature morte, toutes époques confondues. « Parce qu’elles sont mineures, on pense que les choses sont innocentes », raconte-t-elle. Or, ce n’est pas du tout le cas : les choses ouvrent l’imaginaire, on s’y projette.

Des artistes engagés

Les artistes ont toujours rendu les choses vivantes. « Ils ont reconnu leur présence, les ont rendues vivantes et intéressantes en exaltant leur forme, leur signification, leur pouvoir, leur charme. » La nature morte a bien des choses à raconter, de notre rapport au matériel, mais aussi d’une époque, voire de l’engagement des artistes, comme cette tête de vache morte, la Cabeza De Vaca, de Andres Serrano, dont l’œil accusateur scrute le spectateur.

Une existence propre

« Dans notre monde bavard, les artistes nous invitent à prêter attention à tout ce qui est silencieux et minuscule. » déclare Laurence Bertrand Dorléac. Bien loin d’être un genre suranné, l’exposition nous propose de renouer avec un monde sensible. L'écrivain portugais Fernando Pessoa, cité dans l'exposition, disait : « Les choses n'ont pas de signification. Elles ont une existence. » En mettant à l’honneur ces choses, le musée du Louvre nous invite à entrer dans un dialogue subtil mais réel, bien loin des bavardages du monde.