[expo] Nicolas de Staël au MAM : Vibrations

Le musée d’Art moderne de la Ville de Paris dédie jusqu’en janvier une grande rétrospective à Nicolas de Staël qui permet de redécouvrir l’importance de son œuvre fulgurante.
La légende d’un artiste peut parfois faire de l’ombre à son œuvre : « Il fallait sortir du mythe de Staël », prévient Pierre Wat, commissaire de la première rétrospective parisienne depuis deux décennies consacrée à Nicolas de Staël. L’exposition du musée d’Art moderne de la Ville de Paris propose de regarder à nouveau le travail flamboyant du peintre français né en 1914 à Saint-Pétersbourg. Elle réunit pour cela 200 œuvres, dont une grande part jamais montrées en France, pour témoigner d’une carrière courte de seulement quinze ans, brisée par le suicide de l’artiste en 1955, mais riche de plus de 2 000 œuvres. Une manière de faire le point sur cet artiste inclassable, « qui a toujours semblé à contre-courant de son époque », précise Charlotte Barat-Mabille, également commissaire de l’exposition.
En recherche permanente
« Nicolas de Staël, c’est le peintre qui cherche », ajoute Pierre Wat. Chronologique, l’exposition restitue cette recherche permanente, dévouée, obsessionnelle même. La succession de salles, chacune dédiée à une année, marque ses nombreuses évolutions et réflexions : « pour Nicolas de Staël, une année fait période », explique le commissaire. Son travail initial sur les matières et les formes acquiert progressivement davantage de fluidité et d’éclat, tout en se maintenant constamment entre figuration et abstraction. Le parcours montre aussi l’attentif mais néanmoins fougueux travail de composition, en accordant une place essentielle aux dessins, esquisses ou encore collages, et aux échos entre tableaux.
Regardeur, Nicolas de Staël traduit le « spectacle du monde », qu’il s’agisse d’un match de football, d’un orchestre ou même d’objets. Voyageur, il se fait également chroniqueur des paysages qu’il croise, de la Normandie à la Provence, ou plutôt qui l’ébranlent : « On ne peint jamais ce qu’on voit ou croit voir, on peint à mille vibrations le coup reçu », déclarait-il. Avec la découverte du Midi puis de la Sicile, c’est alors l’explosion de couleurs et de lumières qui jaillissent de ses toiles. Cette recherche absolue de la lumière, de sa vibration, qui n’a cessé d’animer le peintre, continue encore aujourd’hui de resplendir avec force dans ses tableaux.
Exposition Nicolas de Staël au Musée d'Art Moderne, à découvrir jusqu'au 21 janvier 2024
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