Canción sin nombre

Dans un village montagnard proche de Lima, Georgina, jeune femme Quechua, attend un enfant de Leo, son compagnon. Alors qu’elle vend à la criée des pommes de terre sur un marché liménien, elle entend à la radio qu’une clinique privée peut lui offrir un suivi de grossesse sérieux et s’occuper de son accouchement. C'est en fait un piège car la maternité dérobe les nourrissons de femmes sans défense car sans moyens, afin de les livrer à l’adoption dans des pays riches. Georgina, qui a accouché d'une petite fille, décide de se défendre et de mener son enquête avec Pedro Campos, journaliste de terrain indépendant et rigoureux.

Présenté à la Quinzaine des Réalisateurs en mai 2019, Canción sin nombre s’inspire de l’histoire vraie d'un trafic d’enfants au Pérou dans les années 1980, contée à Melina Leon par son père journaliste, qui avait participé à l’enquête. L’usage du noir et blanc renvoie aux photographies dans les journaux d'alors, et le format 4:3 à la télévision de l’époque. La réalisatrice, qui signe son premier long-métrage, entend ainsi instaurer une certaine distance avec son sujet tout en recréant l’atmosphère des événements.