Caricaturistes, fantassins de la démocratie

Ils sont 12 caricaturistes réunis par Plantu et son ami le réalisateur et producteur Radu Mihaileanu (Le Concert, 2009), membres du réseau Cartooning for Peace, né en 2006 pour répondre à l’affaire des caricatures de Mahomet (octobre 2005). Dessins à l’appui, avec pour seules armes leurs crayons et leur humour, tous, Français, Tunisienne, Russe, Américain, Burkinabé, Chinois, Algériens, Ivoirien, Vénézuélienne, Israélien et Palestinien confient avec passion leur amour de la Liberté et de la démocratie, les difficultés auxquelles ils se voient confrontés, leurs combats et espérances, certains au risque de leur intégrité physique. Tous sont superbes de tolérance et d’optimisme même quand affleure la désillusion. Et quand au "plus dangereux que l’autocensure, il y a le politiquement correct" de l’Israélien Kichka répond "la censure extérieure (la prison) est moins importante que la liberté intérieure" du Chinois Pi San, on reste admiratif devant tant de force d’âme commune par-delà les frontières et les cultures.

Ce documentaire est une ode magnifique, intense, alternant dérision et gravité, dont on ressort avec le sentiment que la liberté reste fragile, la démocratie "le pire des régimes à l'exception de tous les autres" (Churchill) et que le crayon comme l’humour constituent réellement des armes redoutables pour subir autant de répression.