Despuès de la revolucion

Au printemps 2004, Vincent Dieutre est invité à participer à un festival de cinéma à Buenos Aires – ville qu’il rêve de connaître depuis longtemps. Ayant fréquenté les « porteños » dont tout Paris parlait dans les années 80 (Copi, Alfredo Arias), le réalisateur associe la capitale argentine à une perpétuelle révolution sexuelle et artistique. Sur place, ce territoire prend tout son sens et devient le lieu d’une découverte personnelle. En essayant d’être à la hauteur de ses propres attentes, le cinéaste découvre les secrets de cette ville « d’après la révolution », à la fois marquée par la crise et motivée par une nouvelle effervescence culturelle.

Dans son nouveau moyen métrage, Vincent Dieutre réitère son obsession pour les villes (Rome désolée, Bologna Centrale). À la fois imaginaire et réelle, Buenos Aires devient ainsi un terrain de dialogue avec les arts plastiques : utilisant des moyens techniques proches de la vidéo, le réalisateur interroge les formes classiques de la peinture. Contrastant avec cet ensemble hétérogène d’images, le style littéraire de la voix-off et le mixage sonore se montrent tout aussi atypiques. Si au départ ces images recueillies à Buenos Aires n’étaient pas destinées à la fabrication d’un film, le produit final ne suppose pas moins une conception originale du cinéma.