Les Enfants de la honte

Ceaucescu. La Roumanie. Des visages désespérants d'enfants parqués dans des orphelinats, des mouroirs. Oubliés. On en a tant vu depuis, submergés quotidiennement par un flot d'images de guerre ici ou là, de catastrophes naturelles ou dues à la négligence. Cependant, en Roumanie la chute du dictateur n'a pas détruit les rouages d'une administration bien rôdée. Faute de moyens, bien souvent, les couples abandonnaient quelques-uns des cinq enfants qu'attendait d'eux Ceaucescu. Ils finissaient dans des orphelinats insalubres, livrés à eux-mêmes, vivant dans leurs excréments, maltraités, mal nourris. En 1990, Carol Stevens est la première femme américaine à avoir réussi -non sans mal- avec Joe, son époux, à arracher à cet enfer deux de ces petits malheureux : une fillette et un garçonnet atteint du SIDA. Le film nous retrace ce difficile combat et nous rappelle que là-bas, dans l'indifférence mondiale, demeurent des milliers d'innocentes victimes d'un régime dément.