Par les épines

Marilyn, alias Katia, est forte, névrosée (elle coche scrupuleusement sur un calendrier les plaisirs auxquels elle a résistés), ne croit pas pouvoir être aimée et dirige un institut pour sourds-muets… Une de ses élèves, Juliette, orpheline, a un parrain qui la rejette et suit une thérapie car elle se montre incapable d’exprimer ses sentiments, fut-ce par gestes… Balthazar Cortès, alias Rudy, qu’on s’obstine à vouloir Portugais alors qu’il est Brésilien, travaille dans un bar gay et se trouve en quête d’identité sociale et sexuée… Mme Rose, auteure à succès imbue d’elle-même, croit tout savoir sur tout et tous, jusqu’à ce que le décès soudain de son époux vienne ébranler ses certitudes…

Dans ce film choral où on ne perd jamais ni les personnages ni le fil de leur errance et de leur quête, ces quatre héros ordinaires vont se croiser, apprendre à donner et recevoir, à saisir la vie “par les épines” (référence à un poème de René Char), reconquérir leur droit au plaisir, au désir, à l’amour et à vivre en paix avec eux-mêmes grâce à leurs rencontres de hasard. Mais, comme le dit Marilyn : “les hasards nous ressemblent”… Romain Nicolas (qui a fait ses classes chez Luc Besson) nous offre un 1er opus à l’humour décalé joliment euphorisant qui a reçu le premier Prix au Festival International du film artisanal et audacieux de Joyeuse 2011.