Saawariya

Dans une ville irréelle, une prostituée, Gulabji, se remémore l’histoire de Raj, un musicien vagabond. Elle fit sa connaissance quand il débarqua dans son quartier à la recherche d’un travail et d’une chambre, et ne tarda pas à tomber amoureuse de cet homme un peu naïf, poète et plein d’entrain. Mais le jeune homme n’a d’yeux que pour la belle et triste Sakina, rencontrée un soir dans ces rues mal famées. Bien décidé à lui rendre le sourire et à l’escorter jusqu’à sa maison, Raj parvient à gagner sa confiance et à lui changer les idées. Une complicité s’instaure entre eux, qui donne l’espoir au chanteur de conquérir le cœur de la jeune femme. Mais celui-ci est déjà pris par un autre homme, qu’elle attend tous les soirs sur un pont.

Saawariya est l’adaptation d’une nouvelle de Dostoïevski, Les Nuits blanches, déjà transposée au cinéma par Luchino Visconti et Robert Bresson (Les Quatre nuits d’un rêveur). Bhansali (Devdas) ancre sa mise en scène dans un décor de studio sombre, éclairé par des lumières artificielles comme une scène de Broadway. Cela contribue à donner un aspect onirique à cette histoire d’amour et à brouiller les repères entre cinéma indien et européen. Randir Kapoor, l’acteur principal du film couvert d’un chapeau melon, n’est autre que le petit-fils de l’immense Raj Kapoor, le Charlie Chaplin indien.