Sh'chur

Belle, froide, Héli, présentatrice vedette de la télévision, se rend en voiture aux obsèques de son père, accompagnée de sa sour, Pnina, sortie pour l'occasion de l'hôpital psychiatrique où elle est internée, et de sa fillette, autiste. L'étrange regard de Pnina, son pouvoir sur sa fille font ressurgir un passé qu'Héli croyait à jamais effacé. Fille d'émigrés marocains juifs en Israël, elle se revoit, jeune Rachel indocile, détestant cette sour attardée, objet des quolibets et de convoitises malsaines, secondant sa mère dans ses incantations. L'image du père revient aussi : aveugle, attendrissant et violent, ne connaissant que les versets bibliques "; Zohra, sa sour, jeune et jolie," "mariée de force à un oncle adipeux ;" Shlomo, le frère protecteur, partagé entre tradition et modernisme et reportant sur elle son désir de réussite. Une réussite acquise, mais au prix de quel vide affectif.

Interprète du rôle de Rachel qui, en se faisant appeler Héli, croit abolir un passé et une famille dont la singularité lui fait honte, Hana Azoulay Hasfari est également l'auteur de ce scénario partiellement autobiographique. Le film a reçu Le Grand Prix du Festival du Film Juif de Montpellier 1995, ainsi que l'Olivier d'Or du Festival du Film Méditerranéen de Bastia et une Mention Spéciale du Jury au Festival de Berlin 1995.