Un paese di resistenza

Riace, ce village de Calabre en Italie avait fait de l'accueil des migrants son avenir pendant 20 ans, jusqu'au déferlement de la vague populiste qui gangrena l'Europe. Après des mois d'une minutieuse destruction orchestrée par Salvini, le village s'éveille tout doucement d'un long cauchemar.

En 2016, Catherine Catela et Shu Aiello présentaient Un paese di Calabria, consacré à un petit village de Calabre qui a mis en œuvre un plan d'installation de migrants, imaginé et porté par le maire du village, Domenico Lucano. Deux ans plus tard, ce dernier est mis en examen pour aide à l'immigration clandestine, arrêté et assigné à résidence. « Nous avons été abasourdies par cette nouvelle et nous sommes allées spontanément à Riace, avec la crainte sourde de ne pas reconnaître ces lieux et ces gens que nous avions tant aimés. Nous y avons retrouvé des habitants sidérés par l’arrestation de leur maire, tétanisés par la violence des détracteurs de Riace. Ces jours-là, nous avons eu le sentiment que l’Italie et l’Europe avec elle, prenaient un chemin bien dangereux. Et nous avons décidé de faire un film », expliquent les réalisatrices de Un paese di resistenza.