Beatrice Rana à la Philharmonie : le tour du monde en 88 touches

La pianiste prodige italienne jouera le 13 février prochain à la Philharmonie de Paris. L’occasion pour elle de livrer son interprétation de monuments de la musique classique.

Lauréate du Concours international de Montréal, en 2011, à seulement 18 ans, célébrée pour son jeu élégant au tempérament vif, la pianiste italienne Beatrice Rana prend sa revanche sur le temps : son tout premier concert à la Philharmonie de Paris s’était fait dans une salle vide de tout public, en janvier 2021, pour cause de pandémie. Pas question, cette fois–ci, de priver les oreilles averties de son récital : les bancs de la Philharmonie seront bien peuplés ce soir du 13 février.

Beatrice Rana à la Philharmonie, pianoter sur le monde

Unanimement reconnue par la critique et les amoureux du piano classique, dès ses premiers albums, comme interprète majeure et courageuse des plus grands – Chopin, Stravinsky, Ravel, Prokofiev… dans leurs œuvres parfois les plus redoutées, Beatrice Rana revient ici avec une proposition en forme de voyage. Comme à son habitude, la pianiste ambitionne de parcourir les continents du classique d’un bout à l’autre : la musicienne a choisi pour cette soirée de commencer avec la Fantaisie op.28 de Scriabine, moderne et redoutable sonate russe. Viendra ensuite le Cipressi op.17, plus contemporain, de Mario Castelnuovo-Tedesco : composé par son auteur comme une ode aux ondulations du vent dans les cyprès de la Villa Forti en Toscane, la pièce est tour à tour déchirante et nostalgique sous les doigts de Beatrice Rana.

Gros morceau auquel s’attaquera ensuite la pianiste : trois Préludes de Debussy, La Terrasse des audiences du clair de lune, Ce qu'a vu le vent d'ouest et L'Isle joyeuse. Les arpèges du vent d’ouest permettront au talent et à la précision de l’artiste de s’installer sans peine, entre vivacité virtuose et tension dramatique ; quand l’ambiance solaire de l’Isle joyeuse prendra le relais pour apaiser ces emportements maitrisés. Enfin, en clôture, Beatrice Rana amènera la Sonate en si mineur de Liszt à son apogée : cette sonate à l’unique mouvement, par ses fluctuations entre fragilité et pouvoir assumé, achèvera sans aucun doute une soirée de grande qualité.

Beatrice Rana à la Philharmonie le 13 février 2024

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