L’Orchestre de Paris et Daniel Harding à la Philharmonie : Paysages émotionnels

Du Valhalla à la Russie en passant par le domaine du roi des forêts finlandais, les deux concerts que propose l’Orchestre de Paris s’annoncent riches en merveilleuses évocations. Placés sous le signe des très romantiques « paysages musicaux », ils feront la part belle à différentes pièces à même de submerger l’auditeur dans un torrent irrépressible d’émotions. Convoquant ainsi trois immenses compositeurs du XIX^e et du début du XX^e siècles que sont Jean Sibelius, Modeste Moussorgski et Richard Wagner.

De la Russie à la Finlande

C’est d’abord avec le prélude de La Khovanchtchina, opéra posthume de Modeste Moussorgski composé dans les dernières années de sa vie, entre 1872 et 1880, que débuteront, en douceur, ces concerts. Une ouverture lumineuse et pleine d’espoir envers des lendemains qui chantent, poussant à la révolte dans la Russie du XVII^e siècle – bien loin de la suite funeste de l’œuvre. L’envoûtant poème symphonique de Jean Sibelius Tapiola emmènera ensuite dans les forêts du nord. Créée en 1926, cette dernière pièce majeure du compositeur emblématique de la Finlande s’inspire de l’épopée mythologique Kalevala et donne à entendre cette nature à la fois sauvage et mystérieuse, dans laquelle trône le roi des forêts.

La puissance du Ring

La suite du programme verra se déployer toute la puissance du premier acte de la Walkyrie, deuxième opus de la fameuse tétralogie du Ring imaginée par Richard Wagner dans les années 1850 et inspirée par les mythologies nordique et germanique. Habité autant par la fureur que par la passion, l’œuvre emporte par sa force héroïque et allégorique dans un monde merveilleux. Trois brillants chanteurs lyriques lui donneront voix : la soprano finlandaise Miina-Liisa Värelä, le ténor américain Jamez McCorkle et le basse danois Stephen Milling. Tandis qu’à la baguette, se tiendra celui qui a dirigé l’Orchestre de Paris entre 2016 et 2019 : Daniel Harding. Pour ces retrouvailles, le grand maestro britannique et francophile – autant à l’aise pour conduire des avions de ligne que des orchestres dans le monde entier puisqu’il est également pilote chez Air France – impulsera toute l’intensité à ces fantastiques « paysages musicaux » qui n’ont pas fini de faire vibrer !

Orchestre de Paris, direction Daniel Harding, en concert les 24 et 25 septembre à la Philharmonie de Paris