De l'art de vivre au Centre culturel canadien : cultures plurielles

Soheila Esfahani, Birds Patterns Displaced © Soheila Esfahani

Le Centre culturel canadien met en lumière dans l’exposition De l’art de vivre, à travers les trajectoires de trois plasticiennes aux origines, aux récits et aux styles différents, l’expression artistique de l’exil sous toutes ses formes.

Un pont entre différentes cultures

Depuis plusieurs siècles, le Nouveau Monde a incarné l’idée d’une terre d’accueil pour des populations aux origines très diverses. Interrogeant cette histoire, le Centre culturel canadien s’intéresse avec son exposition aux ressentis et à la place de ces immigrés en questionnant leur manière de vivre dans un pays d’adoption. Trois artistes aux racines orientales et vivant au Canada sont réunies pour présenter leur travail : Soheila Esfahani, née en Iran, Xiaojing Yan, d’origine chinoise, et Jude Abu Zaineh, de Palestine.

L’appartenance à une double culture passe par une revisitation poétique des symboles du quotidien pour traduire la détermination d’un entre-deux. Un sentiment de suspension en découle et s’exprime littéralement dans l’œuvre de Xiaojing Yan qui cherche à relier différents mondes à l’image d’un pont qu’elle forme à l’aide de 1 364 cuillères chinoises en céramique qui flottent dans l’air.

Redéfinir les traditions

Les œuvres de ces artistes témoignent de l’hybridation et du déplacement des représentations à travers la mondialisation. Soheila Esfahani s’intéresse ainsi à la large reproduction et diffusion de motifs orientaux et à leurs appropriations aussi personnelles que collectives. En faisant notamment référence à des rituels iraniens, comme celui d’offrir de l’eau aux voyageurs, elle tisse des liens avec différentes pratiques à travers le monde.

Ce constat s’illustre également dans un mélange de nostalgie, de trivialité et de questionnement de la société. C’est le cas du travail de Jude Abu Zaineh qui porte sur le souci de conserver l’héritage de traditions tout en se conformant à celles d’un nouveau pays. Elle prend l’exemple du maqlouba, un plat palestinien aussi populaire que complexe qui ordonne l’accumulation de plusieurs couches d’ingrédients, tant comme métaphore de la superposition des cultures que comme moyen d’affirmer une transmission au sein d’une communauté. L’art apparaît alors comme le meilleur moyen d’affirmer la profusion culturelle qui nourrit une identité rendue toujours mouvante.

Exposition De l'art de vivre à découvrir au Centre culturel canadien du 13 mai au 21 octobre 2022

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