[expo] Corps à Corps au Centre Pompidou : Du corps à l’ouvrage
Le Centre Pompidou propose, du 6 septembre au 25 mars, une exposition-fleuve réunissant les œuvres de photographes majeurs des deux derniers siècles. Construite autour de l’identité, cette rencontre entre la collection du Centre et celle, privée, de Martin Karmitz, éblouit.
Qu’est-ce qu’un corps ? Comment le capture-t-on, comment restitue-t-on fidèlement sur papier glacé cet assemblage mouvant, protéiforme, toujours unique dans son universalité ? Comment rend-on grâce à un visage, à une individualité, à ce que l’on appellerait peut-être communément l’âme ? Il semblerait que ce soit à ces questions que le Centre Pompidou se propose de dessiner des pistes de réponses ; en exposant avec « Corps à Corps » plus de cinq cents œuvres, pour cent-vingt artistes, issues à la fois de sa propre collection et de celle du collectionneur Martin Karmitz – fondateur du groupe de cinémas MK2.
Se croisent, se répondent et s’interrogent tour à tour les plus grands noms de la photographie moderne, ici non pas classés par technique ou par style, mais par sept thèmes presque métaphysiques : « Spectres », « En soi », « Premiers visages », entre autres. Ainsi s’entremêlent par exemple Annette Messager, Brassaï, Dorothea Lange, au travers d’autoportraits, de nus, de portraits. Viennent s’ajouter à la danse Warhol, Henri Cartier-Bresson, Walker Evans, Man Ray, Vivian Maier ou encore Shomei Tomatsu ou Barbara Probst : une avalanche de noms et de nationalités pour brosser le tableau le plus complet possible de ces instruments si complexes que sont le corps et le visage.
À corps éperdus
Le fil rouge de l'exposition est évidemment celui de l’identité, la sienne ou celle de l’autre, et de la manière dont chacun la représente, la fantasme, et la projette. À travers l’objectif, autant d’interprétations que d’artistes, avec tout de même un langage commun, des obsessions partagées, des dialogues inattendus. Les deux collections se complètent, mettent en lumière cette place centrale qu’occupe le corps au sein de la société moderne. À travers lui, les civilisations se révèlent, les artistes s’exercent, s’expriment. Un corps à corps édifiant, tour à tour miroir de l’âme et miroir sans tain.
Exposition Corps à corps au Centre Pompidou, à découvrir jusqu'au 25 mars 2024
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