[expo] Germaine Richier, femme de nature et de glaise

Germaine Richier, Le Cheval à six têtes, grand, 1955 - Bronze, 103 x 110 x 44 cm © Adagp, Paris 2023 © Centre Pompidou, MNAM-CCI/Audrey Laurans/Dist. RMN-GP

Le Centre Pompidou présente une rétrospective de la sculptrice française Germaine Richier. Organisée conjointement avec le musée Fabre de Montpellier, l’exposition est riche de près de deux cents œuvres et retrace de manière transversale le parcours de cette artiste inqualifiable.

Une artiste hybride

Elle fut la première artiste femme exposée de son vivant au Musée National d’Art Moderne, en 1956. Son parcours est fulgurant, son art reconnu de son vivant, Germaine Richier maniait la glaise comme on fait émerger la vie. Ses intimes la surnommaient « L'Ouragane », du nom d'une de ses sculptures, réalisée en 1949. En 25 ans de création, elle expérimente les figures longilignes, les corps atypiques, les créatures fantasmées tel son chien à six têtes ou sa femme-araignée, les personnages hybrides aux allures d’insectes ; le travail de Germaine Richier est envoûtant, inclassable.

Passion de bronze

Entre glaise et passion, nous retrouvons les obsessions de l’artiste tout au long de ce parcours chronologique. Formée académiquement, elle qui fut assistante de Rodin et élève de Bourdelle impose rapidement un style à part, vivant, hors des cases. L’artiste, qui employait tous les matériaux mais travaillait surtout le bronze, considérait ses statues comme des êtres vivants. « La vie est force, elle est puissance », pensait l’artiste. Elle saisit la présence de l’humain, en fait émerger la destruction pour exprimer la vie. Elle dira : « Plus je vais, plus je suis certaine que seul l’Humain compte. »

Statues vivantes et sacrées

Germaine Richier brise la tradition du bloc, elle joue avec les matières ; ses sculptures se parent de mystère, de mythologie et tout prend des allures de sacré. Elle finit par introduire la couleur au cœur de sa création : « Dans cette affaire de couleurs, j'ai peut-être tort, j'ai peut-être raison. Je n'en sais rien. Ce que je sais en tous les cas, c'est que ça me plaît. La sculpture est grave, la couleur est gaie. J'ai envie que mes statues soient gaies, actives. » raconta-t-elle en 1958. L’exposition migrera vers le Musée Fabre, du 12 juillet au 5 novembre 2023.

Exposition Germaine Richier au Centre Georges-Pompidou : à découvrir jusqu'au 12 juin 2023

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