Un monde nouveau à l’Institut suédois : Une époque pleine de promesses

Niché dans un bel hôtel particulier du Marais depuis 1971, l’Institut suédois présente une nouvelle exposition permanente, Un monde nouveau, qui explore les forts liens entre la Suède et la France au cœur du siècle des Lumières.
Connu pour son jardin reposant et son agréable café Fika, l’Institut suédois recèle aussi une belle collection d’art. Constituée dans la première moitié du XXe siècle par celui qui fut ensuite à l’origine des lieux au milieu des années 1960, l’historien d’art Gunnar W. Lundberg, elle compte plusieurs milliers d’œuvres. Sa nouvelle exposition permanente, inaugurée en mai dernier, en donne un petit aperçu. Consacré à la création artistique du XVIIIe siècle, ce parcours témoigne des vifs échanges entre la France et la Suède dans cette période essentielle à travers plusieurs thématiques.
Portraits d’artistes
C’est d’abord la figure de l’artiste qui est mise en avant par ce qu’elle raconte de son nouveau statut acquis lors de cette époque riche en évolutions. Ainsi en est-il des peintres Adolf Ulrik Wertmüller et Alexandre Roslin qui semblent tous deux dans leur autoportrait interpeller le spectateur et revendiquer leur liberté. Preuve également des nombreux liens entre les scènes artistiques suédoise et française, Gustaf Lundberg fait le portrait du peintre Guillaume Taraval, lequel a notamment participé au chantier titanesque du palais royal de Stockholm.
Un siècle de fascinations
Dans un siècle des Lumières marqué par le progrès autant que par la redécouverte du passé, les œuvres réunies à l’Institut suédois manifestent un regard souvent fasciné par son sujet. À l’image d’un vol de montgolfière réalisé pour honorer la visite à Lyon du monarque suédois Gustave III en 1784 et dont un tableau se fait la trace. Ou bien des mines de Falun que dépeint Pehr Hilleström dans des toiles spectaculaires. Les ruines de Pompéi ou d’autres totalement imaginaires imprègnent aussi les tableaux de paysage, tels ceux de Louis-Jean Desprez ou du Suédois Jean-Eric Rehn. Un autre sujet passionne en particulier les Français : le nord de la Suède et son peuple autochtone, les Samis. Des gravures et dessins figurent ces derniers, racontant la manière dont ils sont perçus à l’époque, tandis que le scientifique et explorateur français Pierre Louis Moreau de Maupertuis est portraituré affublé d’un costume sami imaginaire. Arrivé au grand nord, s’achève alors ce passionnant voyage en Suède autant que dans le temps.
Un monde nouveau. Révolutions artistiques et sociétales au 18e siècle : le nouvel accrochage de la collection permanente de l'Institut suédois
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