[expo] Maximilien Luce au Musée de Montmartre : Pointilleux engagé

Rolleboise, la baignade dans le petit bras, vers 1920 © Jean-Louis Losi

Le Musée de Montmartre propose, depuis le 21 mars et jusqu’au 14 septembre, une rétrospective autour de l’œuvre du peintre Maximilien Luce, à la fois pionnier et figure méconnue du néo-impressionnisme.

Maximilien Luce fut un homme de contrastes : ceux de ses toiles, évidemment, qui mêlent paysages urbains ou ruraux et scènes de vie de l’époque. Luce, qui fréquente assidument les milieux anarchistes et libertaires, ne fait l’impasse sur aucune réalité de son quotidien : il peint ainsi ce qu’il vit et ce qu’il voit, à l’image des mobilisations sociales, des travaux urbains, des grandes inondations…

Ultra productif, Luce laisse derrière lui près de 4 000 peintures, pour autant de dessins et d’estampes où les chantiers parisiens côtoient les paysages normands, où les façades fleuries croisent les usines belges en pleine industrialisation ; la mer de Bretagne et les ouvriers épuisés servent, tour à tour, de sujets pour l’artiste. La nature et la ville, dans cette première rétrospective consacrée au peintre depuis 1983, rappellent qui était Luce : un homme qui, dès l’adolescence, fut graveur dans des journaux libertaires pour dénoncer les injustices, puis qui démissionnera, bien des années plus tard, de la Société des Artistes Indépendants quand les juifs seront interdits d’exposer. Un homme, donc, d’une fidélité absolue envers ses racines modestes et ouvrières.

Maximilien Luce, tableaux d’une époque

Le pointilliste, moins connu que Signac, Pissarro ou Seurat, ne perd donc jamais de vue son engagement : qu’il s’agisse des guinguettes de l’époque, des usines de Charleroi ou des hauts-fourneaux, la beauté et l’exécution artistique vont toujours main dans la main avec un portrait fidèle, sans fards, d’une réalité parfois difficile, traitée par un prisme humaniste et lucide. L’exposition « Maximilien Luce, l’instinct du paysage » prend le parti d’aborder l’œuvre de l’artiste via le paysage et ses déclinaisons, et le parcours emmène le visiteur dans la campagne de Rolleboise, haut lieu de la vie de Maximilien Luce, ainsi que dans son autre fief : Montmartre. L’artiste représentera bien souvent le Musée de Montmartre dans ses toiles ; voilà la boucle désormais bouclée.

Exposition Maximilien Luce, L'instinct du paysage à découvrir au Musée de Montmartre jusqu'au 14 septembre 2025

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