[expo] Olga de Amaral à la Fondation Cartier : Au fil de l’art

© Marc Domage

Pour son ultime exposition dans son espace du boulevard Raspail, la Fondation Cartier met à l’honneur, jusqu’au 16 mars, la Colombienne Olga de Amaral. Cette grande figure du fiber art se découvre dans une traversée de son travail en près de 80 œuvres.

Âgée de 92 ans, Olga de Amaral a fait une apparition remarquée depuis cet automne dans l’écrin de verre de la Fondation Cartier. Une exposition y suit le fil de la trajectoire de cette figure emblématique du fiber art qui conçoit depuis six décennies un travail textile original, nourri d’expérimentations diverses, en dialogue avec l’espace et la lumière. La subtile scénographie signée de l’architecte franco-libanaise Lina Ghotmeh sublime les majestueuses compositions de l’artiste colombienne pour approcher les multiples formes de ses créations.

Paysages recréés

C’est par ses œuvres les plus récentes, réalisées ces dix dernières années, que l’exposition s’ouvre. Avec leurs pluies de fils de lin, les Brumas dessinent dans l’espace des formes colorées qui rendent palpable cet atypique travail sur la matière animant Olga de Amaral. Composant de véritables paysages, ses créations peuvent aussi se faire monumentales pour évoquer l’environnement colombien. Un ailleurs attirant vers lequel nous mènent d’immenses murs de laine et de crin de cheval, aux bandes de différentes couleurs superposées, qui se dressent sur plusieurs mètres de hauteur.

Une vie d’expérimentations

En se poursuivant ensuite au sous-sol, le parcours propose de remonter aux origines de l’artiste et de retracer l’évolution de ses expérimentations. Marquée au milieu des années 1950 par son apprentissage du design textile à l’Académie des arts de Cranbrook aux États-Unis, Olga de Amaral n’a pas cessé, une fois revenue dans son pays natal, de mêler les influences modernes comme celles du Bauhaus aux savoir-faire et motifs traditionnels de ses terres d’origine. S’essayant à différents types de tissages, l’artiste entremêle les couleurs, les fibres et les matières, allant même jusqu’à utiliser du plastique ou encore des feuilles d’or et de palladium. Ces dernières se font d’ailleurs particulièrement essentielles dans le travail d’Olga de Amaral, lui donnant un caractère spirituel et mystérieux. À l’instar de ses Estelas qui prennent d’énigmatiques formes de stèles dorées et sculptées en suspension. Des œuvres qui scellent la rencontre entre les époques et les pratiques dans un espace dédié à la contemplation.

Exposition Olga de Amaral à la Fondation Cartier, à découvrir jusqu'au 16 mars 2025

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