[expo] Rosa Bonheur au château de Fontainebleau : L’appel de la forêt
Avec l’exposition Capturer l’âme. Rosa Bonheur et l’art animalier, le château de Fontainebleau rappelle le fort lien entretenu par l’artiste du XIXe siècle avec la région, sa faune et sa flore, de ce haut lieu de l’Histoire de France.
L’âme des animaux
Il n’y a pas qu’au musée d’Orsay que l’on peut admirer les toiles étonnantes de Rosa Bonheur, mise à l’honneur en cette fin d’année. Le château de Fontainebleau célèbre également le bicentenaire de la naissance de cette artiste pionnière et engagée, qui a su s’imposer de son vivant en France comme au niveau international.
Ses tableaux sont peuplés de nombreux animaux et l’exposition Capturer l’âme s’intéresse à cet aspect central de son travail. Attentive aux diverses espèces de la faune, du cerf au lion en passant par les chiens, bœufs et autres chevaux, elle croque leur observation avec un réalisme troublant et parfois dans des formats démesurés. Et propose ainsi de se confronter à ces différents animaux, rappelant au passage qu’ils ne sont pas dénués de sentiments ni d’expressions.
Dans la forêt
Pour être au plus près de la nature, c’est au cœur de l’étendue forêt de Fontainebleau que Rosa Bonheur a élu domicile, pouvant à loisir s’y promener quotidiennement. En 1859, elle y acquiert le château de By, où elle passe la deuxième moitié de sa vie et installe son atelier ainsi que toute une ménagerie. Mais elle ne fuit pas pour autant la compagnie de son espèce. Elle se lie avec l’impératrice Eugénie qui l’invite au château de Fontainebleau et lui remet la Légion d’honneur, une récompense inédite pour une femme artiste à l’époque. L’autre rencontre essentielle est celle en 1889 avec la peintre américaine Anna Klumpke, qui se charge après la mort de Rosa Bonheur de valoriser son œuvre.
C’est alors le château de Fontainebleau qui se retrouve honoré de la mémoire de l’artiste en recevant une centaine d’objets, tableaux et dessins. La majeure partie d’entre eux est ainsi visible dans l’exposition hommage s’y déroulant, articulée autour de La Fenaison en Auvergne, immense représentation d’une scène de vie agricole. On pourra ensuite poursuivre la découverte en traversant à notre tour la forêt et trouver l’ancienne demeure de Rosa Bonheur à Thomery, transformée en musée. Autant de moyens de saisir l’âme de cette peintre aussi surprenante que ses tableaux.
Exposition Capturer l'âme : Rosa Bonheur et l'art animalier, à découvrir au Château de Fontainebleau jusqu'au 23 janvier 2023
Partager cet article sur :
Nos derniers articles
Le Palais Galliera dédie à Stephen Jones une grande exposition qui revient, en 170 chapeaux et une quarantaine de silhouettes, sur la folle trajectoire de ce modiste britannique.
Dans l’espace du hall Napoléon, le musée du Louvre consacre une foisonnante exposition à la folie à travers l’histoire de ses métamorphoses, rendant brillamment raison de ses représentations.
Trente ans après sa découverte, la grotte Chauvet se dévoile à la Cité des Sciences et de l’Industrie qui invite à découvrir « l’aventure scientifique » que constitue son exploration par des chercheurs de disciplines variées.
Grand nom de l’art moderne brésilien, Tarsila do Amaral est à l’honneur cet automne d’une exposition au Musée du Luxembourg qui révèle toute l’importance de cette artiste.